Pilatus PC-21 FMS

Découverte et essai en vol

Après les PC-7 et PC-9 bien connus, le fabricant d'avions Suisse Pilatus a sorti un tout nouvel avion d'entraînement militaire à turbopropulseur, le PC-21, doté d'une aile à la surface réduite, conçue pour reproduire le comportement des jets de combat. Des systèmes très évolués préparent aussi les élèves pilotes au monde des chasseurs actuels et le PC-21 est le seul avion d'entraînement à hélice permettant de passer ensuite directement sur des jets comme le FA-18, le Grippen ou le Rafale. FMS a sorti une maquette très détaillée de ce magnifique avion et nous allons découvrir ensemble de nouveau kit.

Ouverture du kit

La première chose qui saute aux yeux, c'est la conception de la boîte moulée qui maintient parfaitement chaque élément du modèle, une manière de parfaitement protéger les pièces en mousse EPO. Le nombre de pièces est réduit, du fait de la préfabrication très avancée du kit.

Le fuselage est équipé d'un moteur assez imposant pour la taille du modèle, un brushless 3541 Kv750, piloté par un contrôleur 40A doté d'un SBEC 3A pour alimenter servos, récepteur et trains. Sous la motorisation, le train rentrant avant électrique a son propre servo de dirigeabilité, et les trappes ont un système qui les ferme avec une grande précision.

Au centre du fuselage, l'espace est vaste pour le récepteur et l'accu. La trappe-cabine se verrouille avec un verrou à ressort. Les tableaux de bord et un buste de pilote à l'avant sont posés d'origine.

Le servo de direction est à l'arrière de ce compartiment central, tandis que celui de profondeur est sous le stab droit. De nombreuses pièces en plastique assurent le positionnement précis de l'aile et des stabs.

L'aile monobloc intègre des longerons en carbone et se montre très rigide. Quatre servos sont montés d'origine pour actionner les ailerons et les volets. Les volets sont particuliers, avec une grande corde à l'intrados, et une faible corde visible à l'extrados. Ils combinent des volets d'intrados et des volets de courbure classiques, donnant l'illusion de volets Fowler, tout en conservant une mécanique toute simple.

Les trains rentrants principaux électriques possèdent des jambes moulées à l'allure réaliste, mais ce ne sont pas de vraies suspensions. Les trappes se ferment à la perfection.

Tous les fils des servos d'ailerons, des volets et des trains électriques sont regroupés sur un adaptateur spécial et vous n'avez que trois fils à brancher sur le récepteur, sur les voies des ailerons, des volets et du train. Toutefois, ceux qui préfèrent utiliser une voie pour chaque servo de volet et d'aileron peuvent facilement supprimer cet adaptateur. Le câblage des servos et des trains est super-propre, sans ruban adhésif coloré, ce qui donne un aspect bien meilleur.

Les demi-stabs ont des longerons carbones intégrés et une clé en tube carbone assure un montage rigide.

L'hélice spéciale à 5 pales a un diamètre de 10 pouces et un pas de 7 pouces. Un cône tout aussi spécial permet d'avoir l'allure typique du véritable avion. Notez que des hélices de rechange 5 pales sont disponibles au MCM Skyshop, car il n'est pas possible d'utiliser une classique bipale, la garde au sol étant réduite.

Equipements nécessaires

Tout d'abord, il vous faudra un émetteur et un récepteur avec au moins 6 voies. Nous vous conseillons une radio programmable, pour profiter des expos, et aussi d'un mixage volets-profondeur pour contrer le couple cabreur des volets. Avec 7 voies, vous pouvez avoir une voie par servo d'aileron. Avec 8 voies, vous pouvez faciliter le réglage des volets avec là aussi une voie par servo. Enfin, avec 9 voies, vous pouvez affecter une voie à la dirigeabilité du train avant, pour trimer séparément la gouverne de direction et la roulette avant, un mixage couplant dérive et roue avant.

Pour l'accu de propulsion, FMS conseille un LiPo 4S de 2500 à 3300 mAh, et c'est une plage parfaite. Pour les essais, nous avons volé avec des 2600 et des 3200 mAh. Les plus petits permettent des vols de 6 à 7 minutes et les 3200 mAh des vols de 8 à 9 minutes, en utilisant environ 70 % de la capacité dans chaque cas. A notre que l'accu étant proche du centre de gravité, il est facile d'utiliser des packs de capacités différentes.

Montage

Il ne faut qu'environ une vingtaine de minutes pour réaliser l'assemblage final du Pilatus PC-21 ! L'aile est fixée par 4 vis en acier (il vous faudra une clé allen de 2 mm), tandis que les demi-stabs se glissent en position et sont fixés par deux petites vis autotaraudeuses pour chaque côté. Il reste à monter la commande de profondeur entre le servo et le guignol sous le stab droit.

Ensuite, le flasque du cône, l'hélice et le cône sont fixés sur l'axe du moteur. Et… C'est tout ! En fait pas tout à fait, il reste à fixer le récepteur avec du velcro, à connecter tous les fils et à programmer votre émetteur.

Réglages

Concernant le centrage, nous avons trouvé la valeur du manuel trop prudente car très avant. Ce centrage impose de changer la position de l'accu ou de mettre énormément de lest dans le nez. De plus, il impose une vitesse d'approche élevée. Nos essais en vol ont montré que l'on pouvait nettement reculer le centre de gravité et nous vous conseillons une valeur entre 105 et 110 mm du bord d'attaque à l'emplanture. N'ayez aucune crainte, le comportement est tout à fait sain avec ces valeurs de centrage.

L'avion vole bien avec un décalage d'environ 1 mm à piquer de la profondeur. Même s'il est relativement facile de trimer l'avion lors du premier vol, prévoir ce petit décalage évite un décollage prématuré à faible vitesse lors du premier vol.

Les faibles débattements de la notice pour la profondeur et la direction sont bien adaptés à toutes les vitesses. Pour les ailerons, nous préférons les grands débattements de la notice, avec un peu d'expo, cela donne plus d'homogénéité et un taux de roulis plus proche de l'avion réel.

Pour les volets, la notice ne donne pas d'indications. Nous conseillons de baisser les volets de 15 mm pour le décollage et de 30 mm pour l'atterrissage. Les volets donnent un couple cabreur marqué. Nous avons mis une compensation à piquer de 1 mm pour la position décollage et de 2 mm pour la position atterrissage. Selon l'émetteur, on utilisera un mixage volets-profondeur, ou si l'on a des modes/phases de vol, on pourra avoir simplement une valeur de trim de profondeur différente pour chaque mode/phase de vol.

Il n'y a que pour passer des vrilles et des tonneaux déclenchés que nous avons utilisé les grands débattements de la profondeur et de la direction, avec pas mal d'expo, et il n'y a vraiment que ces figures qui puissent nécessiter de tels débattements.

Essais en vol

Nous avons testé le PC-21 sur piste en dur. Les premiers vols ont été faits sur une piste de 100 mètres le temps de découvrir l'avion, puis nous avons volé sur une piste de seulement 50 mètres. Nous conseillons aux pilotes de niveau moyen de préférer une piste longue, car le PC-21 peut allonger si la vitesse d'approche n'est pas parfaitement gérée. Les pilotes expérimentés pourront utiliser des pistes de 50 m sans problème. Le PC-21 peut aussi utiliser des pistes en herbe, pourvu qu'elles soient tondues bien rases. Le roulage à l'atterrissage est alors nettement réduit.

Le roulage est facile avec une roue avant douce qui permet de taxier avec précision. L'allure au sol est très réaliste, avec le nez bas comme sur le PC-21 réel.

Pour le décollage, si la piste est longue, nous n'utilisons que 60 à 70 % de la puissance pour faire un décollage long et réaliste sur 50 à 70 mètres. Sur l'herbe ou sur piste courte, plein gaz et on décolle en 30 mètres, voir moins. Notez simplement que l'hélice 5 pales et le gros moteur ont des effets de couple sensibles et qu'il faut être réactif sur la direction.

La réponse aux commandes est très efficace, mais l'avion ne montre pas "nerveux". Le PC-21 aime être piloté dans le style "Jet", à haute vitesse et avec de tout petits ordres sur les commandes. Ainsi, il utilise un grand volume de vol et le mieux est de piloter en souplesse en préservant l'énergie. La voltige est un vrai bonheur, mais ce doit être une voltige avec de la vitesse, tendue, comme pour l'avion réel. Si vous cherchez un 3D ou le style de voltige d'un Extra, ce n'est pas le bon avion ! Mais pour d'immenses trajectoires au cordeau, pour des tonneaux lents sur toute la longueur du terrain, pour des tonneaux barriqués géants, le PC-21 est fantastique ! En tonneau, sur le dos ou sur la tranche, les corrections à la profondeur et à la direction sont faibles. Sans être un avion de F3A, il est facile de tenir les trajectoires avec une très grande précision.

Quand nous disons que le PC-21 aime voltiger à grande vitesse, ça ne veut pas dire que les basses vitesses sont mauvaises ou dangereuses, mais seulement que la voltige est plus belle et plus réaliste à haute vitesse !

Maintenant, allons voir le PC-21 aux basses vitesses. En lisse, le décrochage arrive tard, avec la profondeur pratiquement en butée. L'avion part facilement sur une aile, mais il suffit de recentrer la profondeur pour le récupérer. En grands débattements, le décrochage est plus sévère et en mettant la direction en butée et un peu d'ailerons, on obtient une vrille nez bas, un peu instable. Après 3 tours, il suffit de recentrer les commandes pour sortir sans aucune difficulté. Maintenant, si vous voulez voler lentement avec le PC-21, les volets sont vraiment très efficaces ! Avec le premier cran, aucune inquiétude en passage lent, qui se fait fuselage horizontal. Pleins volets, on a même l'impression de voler nez bas en passage lent, on est très éloigné du décrochage. Le comportement reste doux, feutré, un vrai plaisir.

Il faut maintenant poser le PC-21. En vent arrière, réduisez à 50 %. Ensuite, sortez le train, la traînée est importante et la vitesse diminue rapidement. Sortez le premier cran de volets et ajustez la puissance pour conserver de la vitesse. Une fois aligné sur la piste, passez pleins volets et ne cherchez pas à trop ralentir. Gardez le PC-21 nez bas, avec 30 à 50 % de puissance, le nez pointé sur le seuil de la piste. Ne vous inquiétez pas si la vitesse semble un peu élevée, la traînée du train et des volets permet de résorber rapidement la vitesse à la réduction des gaz. Amenez le PC-21 au seuil de piste à 1 mètre de haut, et coupez les gaz. Contentez-vous de tenir le fuselage horizontal, n'essayez pas de poser "nez haut", ce n'est pas un train classique, ce n'est pas un Cessna… Le train principal touche en douceur, immédiatement suivi de la roue avant, et le PC-21 s'arrête relativement court en procédant ainsi. Les essais d'atterrissage en cabrant ont fait allonger le modèle et finalement des atterrissages plus longs.

Les essais ont montré que si le PC-21 n'est pas du tout un avion pour débutant, un pilote de niveau moyen capable de piloter un trainer à aile basse et de passer la voltige de base peut piloter sans problème le PC-21.

Un grand petit avion

Avec son envergure de seulement 1,1 m, le PC-21 pourrait passer pour un petit modèle. En fait, son fuselage long et volumineux, le gros moteur brushless et l'accu LiPo 4S font plus classer ce modèle avec les avions de la classe 1,4 m ! En vol, il exploite un énorme volume et n'a rien à voir avec les park flyers. C'est un avion vraiment fabuleux, et il démontre une fois de plus que FMS maîtrise parfaitement l'aérodynamique, la fabrication en mousse et la conception de systèmes complexes. Essayez le PC-21, vous allez l'adorer !

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